Les Seigneurs De LAUNAY-MOREL
Les Familles

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FAMILLE Du BOISBAUDRY
Famille Du Boisbaudry.
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Gabriel Joseph du Boisbaudry.
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Louis René Joseph du Boisbaudry.
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Eugène Aghate du Boisbaudry.
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Jeanne Anne Joséphine du Boisbaudry.
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Jean Baptiste Hypolite du Boisbaudry.
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Anne Rose du Boisbaudry.
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Adélaïde Renée du Boisbaudry, dame de Poncel.
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Jeanne Céleste Chevillé de Vaulerault.
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Famille Du Boisbaudry.
[table]
" D’or à deux faces de sable, chargées de cinq
besants, trois sur la première et deux sur la seconde ".
Du Boisbaudry, Nom d’une ancienne
famille de chevalerie bretonne qui l’avait emprunté à la seigneurie du
Boisbaudry en Rimou ; qui a fourni un croisé en 1248, un chevalier de
Saint-Jean de Jérusalem en 1611, un chevalier de l’ordre du Roi en 1637,
plusieurs conseillers au parlement de Bretagne, etc. et qui a été déclarée
noble d’ancienne extraction par arrêt de la réformation en date du 17
novembre 1668, comme ayant justifié de 13 générations.
La branche aînée qui durera de 1150 à
1754, c’est à dire 595 ans, s’est fondue dans Visdelou, elle vivait dans un
périmètre formé par les villes de Rennes, Fougères, Saint Malo, Vitré et le
Mont Saint Michel. Une branche cadette dite de Trans, qui a porté le titre
de marquis de Trans, se fondra dans Saint-Gilles, seule la branche cadette
de Langan qui a pris naissance vers 1600 existe encore de nos jours, aux
pays de Guer, Josselin, Malestroit et Ploërmel.
La branche cadette de Launay-Morel qui
a prit naissance en 1656 s’éteindra en 1780 et n’aura existé que 129 années.
Cette famille à produit : un avocat
général en 1660, deux conseillers au parlement en 1692 et 1748 et deux pages
du Roi en 1689 et 1717.
Un sous-lieutenant au régiment de
Monsieur (Dragons) a fait ses preuves de noblesse au cabinet de l’ordre du
Saint-Esprit, pour les honneurs de la cour en 1789.
Principales alliances : de Romillé
1440, de Sévigné 1505, du Boishamon 1623, de Saint Gilles 1662, de Poix
1670, de la Tousche 1629, de Montulé 1662, de Carné 1709, de Marnière de
Guer 1686 et 1754, du Parc de Locmaria, de Castel 1784, de la Choue de la
Mettrie, de Savignhac 1808, de Visdelou, de Chevaigné, de Gouyon de
Vaucouleurs, de Farcy de Beaumont 1875, de Freslon de la Freslonnière 1879,
etc.
Les du Boisbaudry étaient seigneurs
dudit lieu, paroisse de Rimou, - de la Villeaudon, paroisse de Trans et
barons de Trans, - de la Cherbaudière, paroisse de Saint-Hilaire-des-Landes,
- de la Villehérault et de la Plesse, paroisse de Louvigné de Bais, -
Châtelains de Langan en 1674, - seigneurs de Launay-Bertrand, paroisse de
Plouasne, - du Bignon et de Saubois, paroisse de Langan.
On connaît :
Alain du Boisbaudry, chevalier, croisé
en 1248, avec Guillaume du Breil-Morin, Guillaume de la Bouëxière et Eudes
le Bègue
Guillaume du Boisbaudry habitait la
terre du Boisbaudry en Rimou avant 1377, sous le titre de noble écuyer
seigneur du Boisbaudry. Il alla chercher femme dans la paroisse de
Roz-sur-Couesnon au manoir de Chantegrüe : vers 1379, il épousa Jehanne de
Chantegruë fille de puissant seigneur Bertrand de Chantegruë seigneur de
Traan.
La famille Chantegrüe possédait le
manoir et les terres de Chantegrüe en Roz-sur-Couesnon, le manoir et terres
de Villleaudon, en la paroisse de Trans, et le manoir et les terres de la
Rivière-Chantegrüe, en la paroisse de Saint-Léger-des-Prés, près de
Combourg.
On trouve Thomas de Chantegrüe à la
montre de Jean du Hallay, Capitaine de Saint-Aubin du Cormier, le 1er juin
1380, à Saint-Aubin du Cormier, puis au rang des écuyers du même Thomas du
Halley, au Mans, le 22 juillet 1392. Au décès de Bertrand de Chantegruë le
manoir de Chantegruë en Roz-sur-Couesnon, celui de Villleaudon en la
paroisse de Trans, le manoir de Rivière-Chantegrüe en Saint-Léger-des-Prés,
devinrent la propriété de Jehanne de Chantegruë, seule héritière, et
passeront par alliance à Guillaume du Boisbaudry.
Les Chantegruë se sont éteints vers la fin du 14ème
siècle.
A Roz-sur-Couesnon il ne reste aucune
trace du manoir de Chantegruë. Cependant un champ porte toujours ce nom
aujourd’hui appelé champ de grue. Ce terrain se trouve à gauche d’un chemin
qui va vers les polders, non loin de Paluel. Il est fort probable que le
manoir de Chantegruë a eu le même sort que la paroisse de
Saint-Etienne-de-Paluel qui aurait disparu au 17ème siècle vers
1630
Bertrand du Boisbaudry, fils de
Guillaume, fut le premier des neufs écuyers qui accompagnèrent Guion de la
Rivière à la montre tenue au Mans le 22 juillet 1392.
Guillaume du Boisbaudry, troisième du
nom, servait en 1419 dans l’armée de Richard de Bretagne et faisait partie
de la maison du duc en 1421. Lors de la tenue des États de Bretagne, le 4
juin 1450 une cause entre Guillaume du Boisbaudry contre le procureur de
Fougères fut plaidée et appointée.
En 1513, on voit François de
Bouays-Baudry, sieur de Chantegrüe, à Roz-sur-Couesnon, il s’agit du
seigneur de Trans époux d’Isabeau de Sévigné fille de Guillaume de Sévigné,
seigneur des Rochers, et Jacquette de Montmorency.
Le 15 mars 1579, Christophe du
Boisbaudry, écuyer sieur de Trans, et son fils Pierre du Boisbaudry, aussi
écuyer, sieur de la Plesse, sont dans la suite du Seigneur de Bouiller,
lieutenant général au Gouvernement de Bretagne, qui se trouve à Dinan. Étant
employés à la défense du pays ils sont exemptés pour les montres du ban et
l’arrière ban pour l’évêché de Dol. Le 4 juin 1589, le chevalier Pierre du
Boisbaudry recevra des mains du roi Henri III un brevet de capitaine de
compagnie pour 200 hommes de guerre à pied, français, des meilleurs et plus
aguerris soldats qu’il puisse choisir. François, chevalier de Saint Jean de
Jérusalem en 1611.
 
Avec les générations du Boisbaudry qui
vont se succéder, le domaine de Trans s’agrandira considérablement par suite
des alliances et des acquisitions. La seigneurie de Trans sera érigée en
baronnie par Louis XIV.
Gabriel Joseph du
Boisbaudry. [table]
Gabriel Joseph né a
Trans le 10 septembre 1656, cadet de famille, âgé de 41 ans, fils d’Olivier
du Boisbaudry et Denise de La Porte d’Artois, épouse Marie Anne de Marcillé
dame de Launay qui n'a que 18 ans, fille de Gervais de Marcillé et
Magdeleine de La Paluelle, le 5 octobre 1697, à l’abbaye de Saint-Georges,
paroisse Saint-Pierre en Saint-Georges, à Rennes.
Le mariage sera célébré par Missire
André Ernoul, prêtre supérieur du grand séminaire de Rennes, docteur en
théologie et l’un des grands vicaires de monseigneur de Rennes, en présence
de Marguerite du Halgoët abbesse de Saint-Georges, Marie Jeanne Ursule du
Boisbaudry dame du Roscoët, Henri du Roscoët seigneur dudit lieu, Marie Anne
de Saint Gilles, Renée le Pair dame de France et Marie de Laval dame
douairière des Vergers de France.
Ils viendront habiter en
Roz-sur-Couesnon le château de Launay-Morel, et là naîtront 13 enfants.
Ainsi les Boisbaudry reviendront en la paroisse qui avait donné naissance à
la première dame du Boisbaudry : Jeanne de Chantegrüe, épouse de Guillaume
du Boisbaudry, premier connu du nom, de la branche de Trans, vers 1379.
- Louis René, bapt. le 27 février 1699, …
Launay-Morel le 21 avril 1783, qui suit,
- Jeanne Marie Ursule baptisée Roz-sur-Couesnon le 24 juin 1701,
- Marie Valérie, bapt. le 23 juillet 1703,
- Eugène Julien, bapt. le 29 mars 1704,
- Jean Baptiste, bapt. le 22 juillet 1705, …
Cendres le 12 septembre 1781, qui suit,
- Marie Thérèse, bapt. le 26 septembre 1706,
- Rose Émilie, bapt. le 21 mars 1707,
- Eugène Emmanuel Gervais, bapt. le 15 juin 1708,
- Eugène Hyppolite, bapt. le 15 juin 1710,
- René Gervais, bapt. le 18 novembre 1711,
- Anne Rose, bapt. le 6 mars 1713
- Catherine Renée, bapt. le 22 mai 1715,
- Eugène Agathe, bapt. le 5 mars 1716, qui suit.
Le samedi 16 janvier 1706, lors des
assises des États de Bretagne tenues à Vitré, les États, pour faire la
répartition et confection des rôles et la capitation pour les années
1706,1707,1710, ont nommé M. Du Boisbaudry commissaire pour l’évêché de Dol.
Le 19 octobre 1712 à lieu à
Pleine-Fougères le baptême de François de Brunes, il à pour parrain François
Le Fer seigneur de Beauvais et pour marraine Marie Anne de Marcillé, dame du
Boisbaudry.
François de Brunes, prêtre et chanoine
de Dol, deviendra évêque de Saint-Omer.
Le 21 octobre 1713, lors des assises
des États de Bretagne qui se tiennent au couvent des Jacobins à Dinan, sur
proposition de l’évêque de dol, avec M. de la Richerie chanoine de Dol et le
maire de Dol, M. Du Boisbaudry sera nommé commissaire aux états pour
assister aux procès-verbaux de visite des grands chemins, ponts, chaussées
et autres ouvrages publics, digues et marais, pour l’évêché de Dol, pour les
années 1714 et 1715.
En 1714 le chevalierdu Boisbaudry,
chef de famille de la branche de Launay-Morel et cadet de la branche de
Trans, adresse une requête aux États de Bretagne pour modérer sa capitation
qu’il juge excessive attendu son peu de fortune étant un cadet de famille.
Sa cause ayant été reconnue juste sa capitation a été réduite à 60 livres.
Les seigneurs ayant fief de haute justice et les nobles ayant de 3000 à 4000
livres de rente étant d’office capité à 90 livres, 60 livres correspondant à
2000 à 3000 livres de rente.
Les rôles de la capitation nous
renseignent sur le niveau de fortune des nobles. Une capitation supérieure à
100 livres signifie que l’on est très riche, entre 50 et 90 livres on peut
être considéré comme riche, entre 20 et 40 livres on est un noble aisé et la
médiocrité est le lot de tous ceux qui paient entre 10 et 19 livres, en
dessous c’est la pauvreté. En 1788-1789, 20% des nobles paient moins de 9
livres.
S’il y a beaucoup de gentilshommes
pauvres, à l’inverse il y a des roturiers aisés, à titre d’exemple, on peut
citer l’état des contribuables imposés à plus de 24 livres pour la
capitation de 1768 à Roz-sur-Couesnon :
- La veuve et héritiers du sieur de Pontauvray : 42 livres,
- La veuve et héritiers mariés et non mariés de Noël Bonhomme : 72
livres,
- Jean Baptiste Auvray laboureur : 25 livres,
- Madame veuve du Boisbaudry : 42 livres 16 sols.
Ces roturiers payant plus de 20 livres
de capitation constituaient une élite peu nombreuse
En 1735 Madame du Boisbaudry et ses
enfants mariés et non mariés paient 68 livres 15 sols de capitation et 5
livres pour les domestiques. Cet impôt qui sera de 75 livres de 1736 à 1739
va ensuite diminuer très rapidement pour tomber à 50 livres en 1748, 60 en
1754. M. du Boisbaudry son fils aîné est imposé à 30 livres en 1773, 20 en
1780, Mme du Boisbaudry sa veuve, 12 livres en 1785.
Gabriel Joseph mourut à Launay-Morel
le 5 septembre 1717 âgé de 60 ans, son épouse Marie Anne de Marcillé, le 29
mai 1774, âgée de 94 ans.
Louis René Joseph du
Boisbaudry. [table]
Louis René Joseph, comte
du Boisbaudry, chevalier seigneur de Launay-Morel, La Guihommerais, les
Carrées et autres lieux, chevalier de l’ordre royal et militaire de
Saint-Louis, ancien officier aux gardes françaises, ancien colonel
d’infanterie, puis capitaine général des gardes côtes du littoral de
Saint-Malo, commissaire des états à la conservation des marais de Dol,
succéda à Gabriel Joseph comme chef de la famille de la branche de
Launay-Morel.
Né à Launay-Morel le 27 février 1699,
il épousa dans la chapelle du château de Beauregard à Saint-Méloir-des-Ondes
Jeanne Céleste Cheville, fille d’écuyer Julien Cheville seigneur de
Vaulerault et Françoise le Clavier, le 11 novembre 1728.
Les Chevillé, ancienne famille de
l’évêché de Saint-Malo, maintenue de noblesse d’extraction par arrêts des
commissaires de la réformation en date des 25 février 1669 et 8 novembre
1670, portaient :
" d’or à une fasce de gueules accompagnée en chef
d’une rangée de trois quintefeuilles de gueules et en pointe d’un croissant
de même ".
Le château de Beauregard se trouve sur
la route de Cancale, à 400 m. au nord de la Coudre. Sa chapelle, construite
en 1785 pour remplacer celle du Grand Porcon, présente au-dessus de sa porte
les écussons des de la Boissière et de Lantivy. Il était aux de la Boissière
au 18ème siècle.
Le château de Vaulerault est situé à
200 m. au nord du précédent. C’est une belle construction Louis XIV, avec un
corps central peu saillant surmonté d’un grand fronton triangulaire,
construite par les Cheville. Son jardin à la française s’étend jusqu’à la
mer.
La famille Chevillé figure dans les
réformations de la noblesse de Bretagne en 1491, comme noble d’extraction.
Elle fut maintenue de noblesse d’extraction par arrêts des commissaires de
la réformation en date des 25 février 1669 et 8 novembre 1670.
Louis René succéda à Gabriel Joseph
comme chef de famille. Selon la Coutume de Bretagne, comme aîné noble,
indépendamment d’un préciput portant sur le château avec son pourpris, c’est
à dire, le jardin, le colombier et le bois, il a droit aux deux tiers des
biens nobles se trouvant dans la succession, et aussi des meubles, les
puînés n’ayant, quel que soit leur nombre, droit qu’a un tiers seulement.
Les terres roturières qui se trouvent dans la succession sont partagées
également entre tous les frères et sœurs, l’aîné y avait sa portion et
choisissait les loties.
L’aîné noble emportait donc les 2/3
des biens, les cadets divisaient entre eux tous un seul tiers de l’héritage
paternel, l’aîné représentant l’intérêt supérieur de la famille devant
lequel doit plier l’intérêt des cadets. On comprend aisément qu’avec un tel
régime les branches cadettes des familles nobles s’appauvrissent
inexorablement. Le partage noble assurait la prééminence des aînés et
préservait l’unité des seigneuries.
Dans une page des mémoires
d'outre-tombe, Chateaubriand explique comment avec un tel régime les
branches cadettes des familles nobles s’appauvrissent inexorablement :
" Les aînés nobles emportaient
les deux tiers des biens en vertu de la Coutume de Bretagne ; les cadets
divisaient entre eux tous un seul tiers de l’héritage paternel. La
décomposition du chétif estoc de ceux-ci s’opérait avec d’autant plus de
rapidité, qu’ils se mariaient ; et comme la même distribution des deux tiers
au tiers existait aussi pour leurs enfants, ces cadets arrivaient
promptement au partage d’un pigeon, d’un lapin, d’une canardière ou d’un
chien de chasse, bien qu’ils fussent toujours hauts et puissants seigneurs
d’un colombier, d’une crapaudière et d’une garenne. On voit dans les
anciennes familles nobles une quantité de cadets ; on les suit pendant deux
ou trois générations, puis ils disparaissent, redescendus peu à peu à la
charrue ou absorbés par les classes ouvrières, sans qu’on sache ce qu’ils
sont devenus ".
Il sera nommé Commissaire aux États à
la conservation des marais de Dol. Lors de la tenue des États de Bretagne, à
Rennes, en 1740, les États font don d’une bourse de jetons à M. du
Boisbaudry, en reconnaissance des soins qu’il se donne pour la réparation et
l’entretien des digues de Dol, lors de la séance du 1er novembre
1740
Le 19 juillet 1742, messire Louis René
du Boisbaudry et dame Jeanne Céleste Chevillé sont présents aux cérémonies
de baptême des cloches de l’église Notre-Dame à Dol. Ce jour là, on assiste
à la bénédiction solennelle des trois cloches de l’église qui sont bénites
par Monsieur l’abbé De Montlouët et madame du Boisbaudry est la marraine de
l’une d’entre elles.
" La troisième cloche étant
nommée Jeanne Céleste par noble homme Louis Desrieux, sieur de la Turrie,
avocat au parlement, syndic de la ville et communauté de Dol, et dame Jeanne
Céleste Chevillé, dame du Boisbaudry, de Launay-Morel et autres lieux ".
Louis René du Boisbaudry fut nommé
capitaine général de la 20ème compagnie de garde-côte de Bretagne
en 1744, laquelle comprenait tout le territoire situé entre la Rance et le
Couesnon. Il fut remplacé à la tête de cette compagnie par Olivier Joseph
Marie de France comte de Landal le 30 juin 1757 ; lettres de provision
enregistrées à l’amirauté le 24 octobre 1757.
La
noblesse fournissait les officiers des milices garde-côtes, qui servaient à
titre gratuit. Les officiers étaient ordinairement des militaires du pays
qui avaient servi et obtenu un grade dans les troupes régulières ; Ils
recevaient directement du roi leurs lettres de commandement ; et ils ne
pouvaient sortir de la circonscription de leur capitainerie sans
l’autorisation du gouverneur de la province. La côte des évêchés de Dol,
Saint-Malo et Saint-Brieuc était organisée en quatre capitaineries, dont les
capitaines garde-côte étaient des membres de la noblesse riche. Elles
comprenaient en tout quatorze corps de garde dont 105 paroisses avaient la
charge ; La plupart des 105 capitaines de compagnie étaient en 1701 de
petits nobles. La capitainerie de Dol comprenait les paroisses de la
Déholière (cendres), Pleine-Fougères, Saint-Georges-de-Gréhaigne, Saints,
Roz-sur-Couesnon, Saint-Marcan, Saint-Broladre, Baguer-Pican, Cherrueix,
Carfantin, Mont Dol.
Le corps de garde
Pendant la guerre de sept ans,
Saint-Malo fut menacé par deux fois. La flotte anglaise se présentât devant
Cancale et le débarquement eut lieu dans ce port qui se trouvait dans le
ressort de la capitainerie générale garde-côtes de Dol. Les 5 et 6 juin
1758, une flotte de cent vaisseaux débarqua 14000 hommes, avec 25 canons,
sous le commandement du duc de Malborough. Ils tentèrent une prise à revers
de Saint-Malo et détruisirent plus de quatre-vingt navires corsaires qui
étaient dans le port, puis ils occupèrent la région côtière jusqu’à Dol. Ils
rembarquèrent le 22 juin après avoir mis le pays à sac.
Sous le commandement de M. le comte de
Landal, avec 150 canonniers, la milice garde-côtes retardât suffisamment les
manœuvres ennemies pour permettre l’arrivée des secours à Saint-Malo. Pour
se venger, les Anglais incendièrent le château de Landal.
François Bonaventure Duynes, sieur de
la Bégossière, âgés de 42 ans, lieutenant du bataillon de Dol des
garde-côtes, compagnie de Roz, fut tué à l’assaut des Anglais le 5 juin
1758, et inhumé le 7 à Cancale. Son service d'enterrement eut lieu à
Roz-sur-Couesnon le 4 juillet.
Trois mois plus tard, au mois de
septembre suivant, un autre corps anglais de 9000 hommes ayant débarqué près
de Saint-Briac, il participa aux combats de Saint-Cast contre ces mêmes
anglais qui sont battus le 11 septembre 1758. La défense de la côte était
solide et les milices garde-côtes combattirent vaillamment durant cette
journée. Les garde-côtes du comte de Landal avaient participé à cette
bataille, ils y perdirent un de leurs capitaines, Jean-Joseph de Saint-Pair,
seigneur de Carlac, commandant de la compagnie détachée de Saint-Broladre,
qui fut tué à la tête de ses troupes la veille du combat en allant rejoindre
l’armée. Une inspection, dont le compte-rendu date du 24 août 1766, signale
le bataillon de Dol, qui " ne peut guère être au mieux ".
Louis René du Boisbaudry mourut à
Launay-Morel, le 21 avril 1783 dans sa 85ème année, n’ayant pas
eu d’enfants, mais il laissait six frères et sœurs tous nés à
Roz-sur-Couesnon.
Madame du Boisbaudry fait procéder à
la vente des meubles et objets mobiliers lui appartenant tant en privé que
comme donataire du feu seigneur du Boisbaudry, les 18, 19 et 20 novembre
1783. Le troisième jour la vente est arrêtée faute d’acquéreurs et atteint
un montant de 791 livres 3 sols. Cette vente est effectuée par M.M. Escallot
et Jamoays notaires royaux en présence de François Belloir et Jeanne Leheu
domestiques de Madame du Boisbaudry.
Cette vente nous montre un mobilier
modeste, de la vaisselle d’étain de peu de valeur, du linge, de la literie.
Tout cela n’est pas très caractéristique de la vie au château, il faut
savoir que Madame du Boisbaudry, ayant loué et meublé une maison au bourg de
Roz sur Couesnon, s’est seulement débarrassée de ce qui lui était superflu
ainsi que des effets personnels de feu Monsieur du Boisbaudry. La vente
publique qui sera faite après le décès de Madame du Boisbaudry nous montrera
un mobilier beaucoup plus riche.
Pour liquider la succession de son
époux, Madame du Boisbaudry fait procéder au prisage et évaluement des biens
et revenus de feu Louis René du Boisbaudry. Cette opération va durer cinq
jours du 8 au 13 mars 1786 et est effectuée par les experts et tiers experts
nommés par les parties :
- Charles Pierre Marie Poulain, sieur de Chesnay, écuyer demeurant en
son manoir paroisse de Saint-Méloir-des-Ondes,
- Julien François Blanchard de la Buharaye, écuyer demeurant en son
château près le bourg et paroisse de Carfantin,
- Xavier François de Saint-Pair, écuyer, seigneur de Vaujour demeurant
en la ville de Dol rue ceinte.
Cette évaluation se monta à 4200
livres, revenu modeste pour une maison noble.
Après avoir réglé la succession de son
époux avec les héritiers :
- demoiselle Adélaïde Renée du Boisbaudry, dame du Poncel, épouse
d’écuyer François Gervais de Gouyon, héritière principale,
- dame Anne Rose du Boisbaudry épouse de René Charles de Foix, héritière
en partie,
- dame Jeanne Joséphine du Boisbaudry épouse de Michel Louis Locquet,
héritière en partie.
Partage jugé en la juridiction de
Combourg le 30 septembre 1783 et par transaction par acte sous seing privé
en date du 15 mars 1786, touchant les reprises et droits respectifs entre
chacun d’eux.
Madame du Boisbaudry se retire au
bourg de Roz dans une maison louée à Monsieur l’abbé Sébille, chanoine
de Dol, où elle emménage avec ses meubles et objets personnels, vaisselle et
argenterie.
Eugène Aghate du
Boisbaudry. [table]
Eugène Aghate du
Boisbaudry, sieur du Breil, né à Roz-sur-Couesnon le 5 mars 1716, épousa en
premières noces, le 25 novembre 1747 à Pontorson, Madeleine de Baudenis
fille d’écuyer Jean de Baudenis sieur de l’Isle et de Anne Charlotte Du
Pré ; et en secondes noces à Sougeal, le 17 octobre 1752, Anne Françoise
Rogier celle-ci veuve en second mariage de François Jacques de la Noë de la
Bastille.
Les Rogier sont nobles d’ancienne
extraction, on les trouve en 1300-1400 ayant fourni un capitaine des
arbalestriers, un conseiller au conseil du duc en 1453, un procureur général
puis président à mortier au Parlement de Bretagne en 1555, un autre en 1588.
On les trouve aussi possesseurs de plusieurs châteaux et manoirs aux
environs de Rennes.
En avril 1751, il habite, au bourg de
Saint-Georges-de-Gréhaigne, une maison avec salle, cuisine, chambre et
grenier, cellier, deux autres petites maisons, pressoir, écurie et grange,
cour, avec deux jardins, contenant le tout 1 journal et environ 8 journaux
en terres labourables. Il afferme ce bien au sieur de Rontaulnay pour une
somme de 100 livres par an.
Il décédera le 22 septembre 1753 à
Sougeal, dans son manoir de la Guérantonnaie, âgé de 37 ans.
Ce manoir est situé à 200 mètres du
bourg sur la route d’Antrain. On y trouve une grande croix à niche, gravée
d’une inscription sur les quatre faces de son socle. Il était aux du Han
seigneurs de Launay en 1513.
Du premier mariage il avait eu un
fils : Jean Louis qui mourut sans postérité, et du deuxième mariage, une
fille Jeanne Joséphine, également de postérité éteinte qui suit.
Jeanne Anne Joséphine du
Boisbaudry. [table]
Fille d’Eugène Agathe du
Boisbaudry et d’Anne Françoise Rogier, elle se maria le 10 mai 1774, dans la
chapelle de Launay-Morel en Roz-sur-Couesnon, avec messire Michel Charles
Locquet seigneur de Launay-Blot et de Château d’Assis en Baguer-Morvan. Âgé
de 26 ans, il est le fils de Michel Jean Aghate Ange Locquet seigneur de
Château d’Assis la Hirlaye et Launay Blot et de Jeanne Guillemette Pélagie
Trublet elle-même fille de Charles Joseph Trublet sieur de la Flourie à
Saint-Malo et de dame Françoise Lebreton. Il était l’aîné de six frères et
sœurs.
La famille Locquet portait :
" d’or à trois pals d’or ; au chef d’azur, chargé
d’un pigeon au vol élevé d’or . "
On connaît : Charles, secrétaire du
roi, près le parlement de Navarre en 1695, général des finances en Bretagne
en 1704, marié à Gilette de Rotrou, père de : 1er Etienne-Julien,
sieur de Grandville, lieutenant général des armées du roi en 1743, illustré
par sa défense d’Ingolstadt, + 1752 ; 2° Charles, époux de marie céleste
Gaubert, dont : Charles Jean, marquis de Fougeray, gentilhomme à drapeaux au
régiment des gardes françaises en 1779, marié à Jeanne du Couédic, et Marie
Céleste Perrine, mariée en 1737 à Louis joseph Beaumont, marquis d’Autichamp,
tué à Lawflelt en 1747 ; 3° Thérèse Gilette, mariée en 1716 au maréchal de
Broglie ; 4°, Marie, mariée à Malo Auguste, Marquis de Coëtquen ; un
secrétaire du roi à la chancellerie de Rennes en 1719, un volontaire au
combat de Saint Cast en 1758.
Le couple ira habiter le château de
Triandin près de Combourg. Le dimanche, ils se rendaient à la messe à
Combourg, ainsi que les autres châtelains des environs. Ils y retrouvaient
René Auguste de Chateaubriand, seigneur de Combourg, et restaient parfois
dîner au château ainsi que ceux du Grand Val, les Pinot du Petit Bois,
gendre et fille de l’avocat Marc de la Chenardaye. A Triandin, comme au
Grandval, il y avait des enfants, garçons et filles, qui étaient en âge
d’être des compagnons de jeux et de dissipation pour le chevalier François
René de Chateaubriand. Et l’on sait par Mme de Vaujuas, que plus âgé de deux
ou trois ans, il ne manquait ni de gaieté, ni de séduisante gentillesse,
même avec de très petites filles.
Le frère de Michel Charles Locquet,
Charles Augustin, avait épousé Flore de Bédée la nièce d'Appoline de Bédée
épouse de René Auguste de Chateaubriand et mère de François René.
Le 1er novembre 1784, leur
fils âgé de 7 ans sera nommé en grande pompe, par la comtesse et le comte
René Auguste de Chateaubriand, par procuration du marquis de Montmuran et de
la Comtesse de Grammont.
René Auguste de Chateaubriand décéda à
Combourg le 6 septembre 1786, Parmi les gentilshommes présents qui signèrent
au registre figure monsieur de Château d’Assis.
Le ménage Locquet de Château d’Assis
paye la capitation pour les biens qu’ils possèdent à Launay-Morel de 1775 à
1789 ou au cours de ces quinze années cet impôt ira de 5 livres à 2 livres.
On retrouve Michel Charles Locquet à
Saint-Malo en 1792 dans une déclaration de son revenu où il déclare, le 27
avril, deux constituts sur les États de Bretagne : l’un de 4000 livres
produisant 200 livres de rente, par acte du 1er janvier 1714, au
profit de Alain Lebreton, sieur de la Rossinais à Saint-Malo ; l’autre de
6500 livres produisant 464 livres 5 sols de rente, par acte du 24 février
1708, au profit du sieur Trublet et dame Lebreton son épouse.
Au cours de l’été 1799 les chouans se
sont manifestés dans le pays. Le 18 septembre, une bande de 200 à 300
brigands armés, comme on les qualifie, fait une descente destructrice chez
l’agent municipal de Pontorson. Dans une lettre envoyée une semaine plutôt,
le commissaire Plainfossé cite les noms de cinq individus sur une liste dite
" des otages " : Ferdinand Ferron Cigonière, ex noble, ex chef de chouans,
Louis René Ranconnet de Noyan, Guyonne Le Naize, Michel Charles Locquet de
Château d’Assis et Jeanne du Boisbaudry.
Jean Baptiste Hyppolite
du Boisbaudry. [table]
Né à Launay-Morel le 22
juillet 1705, officier aux gardes françaises, il fut le dernier chef de
famille de cette branche cadette qui s’éteindra.
Il épousa en premier mariage, le 31
janvier 1747, en la chapelle Saint-Vincent près du manoir de Belestre, en
Saint-Coulomb, Marguerite Browne, âgée de 63 ans, veuve de Marc Cannisbourg
et fille de François Browne d’origine irlandaise et Hélène Chesneau
demoiselle de Belêtre.
Le manoir de Belêtre est situé sur la
route de Rothéneuf, sur la route vicinale qui mène vers le Lupin. C’est une
gentilhommière du 17ème siècle devenue ferme et très fatiguée.
Une avenue de cent mètres conduit à cette ancienne malouinière. Elle
possédait une cave ou souterrain servant à frauder la douane. Sur un
monticule dit Butte des Acacias, s’élevait soit une chapelle soit une tour
de guet pour surveiller les entrées et sorties de navires du port de
Saint-Malo. Il était aux de Taillefer en 1513, aux Jonchée en 1600, aux
Villeboays en 1696.
Le 11 novembre 1756, à Saint-Servan,
âgé de 51 ans, il se remaria avec Jeanne Renée Le Febvre, âgée de 22 ans,
fille d’un officier de marine François Lefebvre capitaine de navire et de
Nicole Tanqueray, dont il eut six enfants :
-
Jeanne Renée, née et décédée à Saint-Servan en 1757,
-
Marie Jeanne, baptisée à Saint-Servan le 6 juillet 1758, sans
postérité,
-
Hyppolite René, premier du nom, baptisé à Saint-Servan le 23 septembre
1760, sans postérité,
-
Adélaïde Renée, baptisée à Saint-Malo le 19 décembre 1761, qui suit,
-
Jean René, né à Saint-Servan le 22 novembre 1763,
-
Jean François, né à Saint-Servan le 21 novembre 1764, décédé en
nourrice à St Père Marc en Poulet le 4 décembre 1764.
La famille Le Febvre figure dans les
réformations de 1513 comme noble à Saint-Méloir, on y voit Francoys Le
Febvre, sieur de la porte.
Jean Baptiste Du Boisbaudry de
Belestre paie 28 livres de capitation en 1747, 34 l. en 1756. On le trouve
payant cet impôt à Saint-Coulomb jusqu’en 1768. En 1769 il se trouve à
Nantes ou il est imposé 10 livres. On le retrouve en 1773 à Pontorson ou il
est enfermé pour mauvaise conduite, à la demande de sa famille, en vertu
d’une lettre de cachet et détenu à la maison de force des frères de la
charité par ordre du roi du 9 janvier 1773. Le lieu consacré aux personnes
frappées de lettres de cachet comprenait une vingtaine de chambres ouvrant
sur un corridor ; La vie y était assez douce pour les détenus car ils
pouvaient se rassembler, causer, jouer, soit à l’intérieur, soit dans la
grande cour ou les jardins. Il y décédera le 12 septembre 1781 et sera
inhumé paroisse de Cendres.
Il ne possédait plus d’autre bien
qu’une métairie héritée de sa mère située sur la paroisse de Saint-James,
évêché d’Avranches, affermée 300 livres par an, sur quoi il ne lui restait
que 200 livres par an pour vivre. Sa pension en maison de force coûtant
annuellement 560 livres, ses revenus ne couvraient donc pas ses dépenses et
son frère Louis René devait payer le surplus ainsi que son entretien. Il
devait de plus 50 livres de capitation non payées pour les années 1772 à
1776. Son frère demande donc le 3 juin 1776 et obtient le 15 juin décharge
de cette dette de 50 livres auprès des États de Bretagne, après avis
favorable des commissaires des États à Dol M.M. : le chevalier Destouches,
Du Margaro, Le Poitevin.
Son épouse Jeanne Renée Lefebvre,
frappée également par une lettre de cachet sera enfermée au Bon sauveur.
Devenue veuve elle se remarie en 1782 à Avranches avec Jacques Aupoix de
Mervilly, capitaine de cavalerie, originaire de Normandie.
a propos d'une lettre de cachet
Anne Rose du Boisbaudry.
[table]
Née à Roz-sur-Couesnon
le 9 mars 1713, le 16 novembre 1734 ; à l’âge de 21 ans, elle épouse dans la
chapelle de Launay-Morel, René Charles de Foix sieur de la Touche, fils
d’Isaac de Foix et Jeanne Gaalon âgé de 25 ans et originaire de Saint James
de Beuvron, évêché d’Avranches.
Leur fille Françoise Constance âgée de
27 ans, née à Saint-James, épouse, le 4 février 1766, à Roz sur Couesnon en
la chapelle de Launay-Morel, François Louis Desrieux de La Turrie âgé de 59
ans, veuf de Julienne Céleste Duchemin, maire de Dol en 1756, avocat à la
cour, subdélégué de l’intendant et député aux États.
Elle décède à Dol le 25 novembre 1772,
âgée de 33 ans, après lui avoir donné deux filles : Jeanne Françoise
Charlotte née en 1770 et Anne Françoise née en 1772.
Adélaïde Renée du
Boisbaudry, dame de Poncel. [table]
Louis René du
Boisbaudry s’est chargé de la nourriture et de l’entretien d’Adélaïde Renée
la fille du chevalier Jean Baptiste du Boisbaudry ; Il en fera son héritière
principale.
Née à Saint-Malo le 19 décembre 1761,
à l’âge de 23 ans elle épouse dans la chapelle de Launay-Morel le 7 juillet
1785 François Jean Servais de Gouyon seigneur de Vaucouleurs, lieutenant de
vaisseau, son cousin né à Saint-Servan le 4 juillet 1756 fils de François
Servais de Gouyon ancien capitaine de vaisseau de la compagnie des Indes et
de Françoise Perrine Nicole Le Febvre et de fille de François Lefebvre ,
officier de marine, et Anne Tanqueray.
Le 2 août 1790, Adélaïde Renée du
Boisbaudry vends à Louis Jacob, pour la somme de trois cents livres, une
pièce de terre labourable d’une superficie de quarante cordes, située au
marais de la Poultière, au terroir de la Croix-Morel.
Elle décède à Pontorson le 18 août
1834 âgée de 72 ans.
Jeanne Céleste Chevillé
de Vaulerault. [table]
Madame du
Boisbaudry se retire au bourg de Roz sur Couesnon dans une maison louée à
Monsieur l’abbé Sébille, où elle emménage avec ses meubles et objets
personnels, vaisselle et argenterie.
Elle pratique le prêt d’importantes
sommes d’argent et perçoit le revenu de ses rentes et les fermages de ses
métairies de la Courpierre, la Fontaine Roux, Carcou ainsi que ceux d’une
maison qu’elle possède rue de la Corne de Cerf à Saint-Malo.
Jeanne Céleste Chevillé dame
douairière et donataire de feu messire Louis René Joseph du Boisbaudry
décédera en sa demeure au bourg de Roz le 7 janvier 1789 âgée de 86 ans.
Son neveu, héritier principal et
noble, Pierre Jean Julien Chevillé demeurant en son château de Vaulerault à
Saint-Méloir-des-Ondes, fera apposer les scellés sur sa maison le 8 janvier
1789, puis le 16 janvier, sur sa réquisition, aura lieu la main levée et
l’inventaire des titres et papiers enfermés dans une grande armoire fermant
à deux clés, puis le prisage des biens de la dite feue dame du Boisbaudry.
Estimation se montant à 2907 livres 2 sols .
La vente aura lieu les 25, 26 et 27 et
28 mai 1789 pour un montant de 3866 livres 13 sols 9 deniers. L’argenterie
ayant été prisée à part par Fillieux marchand orfèvre à Dol fut estimée à
3113 livres 15 sols dont il en fut vendu pour 55 livres. Pierre Chevillé
s’étant réservé cette argenterie pour un montant de 2958 livres 15 sols.
Cette vente fut dirigée par Marie Leroux greffier de la juridiction de
Vauvert assisté de Jean Dubreuil crieur.
A cette vente on peut voir de beaux
meubles, armoires et meubles de marqueterie, chaises en bois de gaïac,
beaucoup de linge, quelques bijoux dont une bague avec rosette de diamants,
une montre en or signée Champion à Rennes et estimée 154 livres par La
Chesnais horloger à Dol, une tabatière en or, des tableaux et gravures, de
la vaisselle de faïence et de porcelaine, carafes et verres de cristal,
services a thé, moulin à café, tapis de Turquie, perruque, longue vue, jeux
de cartes et quelques livres de piété, selles et harnais, enfin deux bourses
de jetons .
Cette branche des du Boisbaudry de
Roz-sur-Couesnon s’est éteinte faute de descendants de ce nom.

[ de lignières ]
[ d'orenges ] [ du bellay ]
[ de malnoë ] [ de la paluelle ]
[ de marcillé ]
[ du boisbaudry ] [ gouyon_1 ]
[ gouyon_2 ] [ armorial ]
[table] |