Généalogie et Histoire en Pays Dolois  

La seigneurie de Launay-Morel en Roz sur Couesnon (35)

 

 

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Habitat et vie courante à Launay

Habitat, la vie de château

Le foyer et l’alimentation.

La table, et le couvert.

L’ameublement

Le costume

La vie quotidienne

Habitat, la vie de château. [table]

La vie quotidienne des seigneurs ne ressemblait en rien à celle des paysans ; Les châteaux s’élevaient toujours sur de grands terrains, au milieu des bois, entourés de dépendances, dont au moins une chapelle et un colombier, au bout d’une grande allée, une " rabine ". Des douves donnaient du caractère à ces constructions.

Ainsi que nous l’avons vu, la maison de demeurance, reconstruite au début du 18ème siècle comprenait un rez-de-chaussée, un premier étage et un grenier. Au rez-de-chaussée se trouvait un vestibule donnant accès à la salle à manger, une petite salle et un cabinet, la cuisine et un office qui communiquait avec une cave se trouvaient au bout vers orient. Un escalier central menait à l’étage où à droite se trouvait une chambre tapissée de serge verte et à gauche se trouvaient la salle haute, un corridor, un vestibule, la lingerie, la chambre rouge au-dessus de la cuisine et une chambre au-dessus de l’office. Au-dessus, greniers à l’orient, au milieu et à l’occident.

Les murs étaient entièrement en pierres, petits moellons de granit du pays. La disposition des pièces était très fonctionnelle.

Quelques éléments de " prestige " l’agrémentaient ; On y accédait par une rabine bordée d’arbres de haute futaie, des douves entouraient la propriété et un mur fermait une cour pavée carrée à laquelle on accédait par un portail. De chaque côté un pavillon était agrémenté par une petite tourelle.

Par l’inventaire après décès de Gabriel du Boisbaudry, nous pouvons connaître un peu la vie au château.

Le foyer et l’alimentation. [table]

On peut tenter de déduire l’alimentation à partir des ustensiles de cuisines.

La principale nourriture était le pain de seigle que l’on préparait dans la table à pétrir et que l’on cuisait dans le fournil.

Galette et pain étaient accompagnés de lait et de beurre que l’on faisait dans la baratte avec sa rouelle et son ribot. La présence dans l’âtre de landiers, d’un gril, d’une crémaillère, d’un tournebroche avec sa cigogne, de petits feux en fer et de feux à pommes nous montrent que l’on pouvait griller des viandes, les gibiers, et les " gelines " que procuraient certaines rentes seigneuriales ainsi que les pigeonneaux fournis par le colombier.

Une grande marmite de potain avec son couvercle de cuivre et un chaudron d’airain servaient à faire bouillir des soupes. Les ustensiles d’airain coûtaient fort cher, l’airain, c’est à dire le bronze, valant plus cher que l’étain, une grande poêle d’airain valait presque aussi cher qu’une vache. D'autres marmites, une série de casseroles de cuivre, un chaudron de cuivre, une harassoire pour griller les châtaignes que les talus et bois voisins procuraient abondamment à l’automne, un moulin à blé noir, un presse purée, une cloche à cuire les pommes, poissonnière, grande et petite tourtières, mortier de métal en faisaient une cuisine parfaitement équipée.

Une armoire à deux battants, un ecuellier et une table avec un billot complétaient l’ameublement de la pièce.

Un charnier de pierre, des charniers de grés et un garde manger permettaient de conserver les aliments.

Il n’était pas nécessaire d’aller chercher l’eau bien loin, un puits se trouvait à deux pas de la porte de la cuisine.

Le bétail, vaches et chèvres, fournissaient le lait.

Un moulin à café et plusieurs cafetières nous montrent que l’on appréciait ce breuvage.

Le cidre tenait une place importante dans la boisson, il y avait un pressoir dans les communs du château, et on pouvait le conserver dans trois fûts de tonneau d’une capacité de 5 barriques chacun.

On buvait aussi beaucoup de vin que l’on faisait venir de Fougères. Ce vin était fourni par le sieur Harivel de Fougères qui lui-même le faisait venir par bateaux au port du Pas au Bœuf à Saint Georges de Gréhaigne.

Que valait ce vin ? L'évêque de Dol Monseigneur Jean Louis du Bouchet de Sourches ne l’appréciait guère ; " Le vin de Blois est mauvais, probablement à cause du transport. Quant au Bordeaux, il est gros, dur ; il y a de la boue et à manger, avec un goût qu’on ne peut concevoir. Ce n’est pas qu’il n’y en ait de bon à Bordeaux, d’où on le fait venir. Mais celui qui est bon ne peut pas dit-on supporter le trajet de la mer et messieurs les Bretons, accoutumés à boire du mauvais qui leur vient, le trouvent excellent. Je ne suis point de leur goût en cela, ajoute l’évêque. En tout cas, s’il noircit le corps et l’âme comme il noircit tout à l’extérieur, il faut qu’un homme devienne bien noir en peu de temps. Il faut icy une infinité de linges de plus qu’ailleurs et pour les autels, et pour dire la messe, ainsy que pour la table, par l’inconvénient de ce vin qui ne serait pas propre à faire revenir les morts ny les malades. "

La table, et le couvert. [table]

La vaisselle, le linge constituent une des composantes de la rubrique luxe, seule la moyenne noblesse pouvait en exhiber. A Launay-Morel, nappes et serviettes s’empilent dans les coffres ; On mange dans de la vaisselle d’étain et le service se fait dans des plats en faïence. Vaisselle de porcelaine et argenterie sont réservées aux grandes circonstances : assiettes de porcelaines, saladiers, plats longs et ronds, sauciers, compotiers.

Pour déguster le café un cabaret de bois garni de six gobelets avec leurs soucoupes, deux petits bols, plusieurs cafetières dont une en argent et un pot à lait, le tout de faïence et de porcelaine, deux sucriers.

Pour le thé, une théière de faïence anglaise et un cabaret avec douze soucoupes et moques.

L’ameublement. [table]

Du 16ème au 18ème siècle, l’ensemble de la literie constitue la partie de l’ameublement ayant le plus de valeur. Les lits n’étaient plus des lits clos, ils étaient seulement surmontés de ciels auxquels étaient suspendus des rideaux. Le lit était l’endroit où le confort donnait lieu aux plus grandes distinctions sociales. L’élément essentiel étant la couette de plume d’oie qui protège du froid et dont la valeur est estimée au poids. La plume de " massacre " étant beaucoup moins estimée. Les lits sont très nombreux, on en trouve dans toutes les pièces, bois de lits, lits à dossiers d’indienne, lit à baldaquin.

La principale composante de l’ameublement après le couchage est restée longtemps l’ensemble des coffres et tables qui sont abondants à Launay-Morel. L’armoire ne s’est imposée qu’au 18ème siècle et on en trouve un grand nombre au château, armoires à quatre battants, armoires à deux vantaux. Commode, secrétaire et table en marqueterie, écritoire, chaises, bergères, table à jeu et autres commodes constituaient le mobilier.

Dans les coffres et armoires s’empilaient linge et habits de valeurs.

Une armoire fermant à deux clés renfermait les archives du seigneur.

Des flambeaux d'argent, des chandeliers de cuivre argenté et d’attache fixés aux murs couverts de tissus et de tapisseries sur lesquels sont accrochés quelques glaces, tableaux et gravures.

Le costume. [table]

Le costume était certainement le signe extérieur exprimant avec évidence le rang du seigneur parmi la noblesse.

Le chevalier du Boisbaudry porte perruque ; habit et veste à boutons d’or, culotte à jarretière en or, des vestes de soie et de basin, gilets d’indienne, gants de chamois, sans compter nombre de vêtements ordinaires.

Madame du Boisbaudry dispose d'une importante garde robe et porte robes et jupes d'indienne de taffetas et de soie, tabliers de mousseline, manteaux de taffetas et d'indiene.

A la fin du 18ème siècle, pour s’habiller le comte Gouyon-Vaucouleurs se rendait à Dinan chez le tailleur Pierre Durand.

La vie quotidienne. [table]

Les seigneurs n’avaient pas à travailler pour vivre ; Militaires, officiers, parlementaires, administrateurs, ils disposaient de leur temps.

Ils pouvaient se déplacer de manoir en manoir et alternaient leur existence entre la ville ou ils avaient leur hôtel l’hiver ; le manoir en campagne l’été.

Parlementaires, les du Boisbaudry de Trans possédaient un hôtel particulier à Rennes, Ceux de Roz sur Couesnon possédaient une maison et des propriétés à Saint-Malo.

Ils ne résidaient donc pas toujours à la campagne, dans leurs manoirs ; Le procureur fiscal gérait leurs affaires et rien de ce qui se passait d’important dans la seigneurie ne se faisait sans leur intervention.

A la fin du 18ème siècle, les Gouyon de Vaucouleurs faisaient la plupart de leurs affaires à Pontorson :

Pour les soins, on se rendait chez le chirurgien Rouilly et on prenait les remèdes chez l’apothicaire Caignon.

Les chevaux étaient pansés et ferrés chez le maréchal Thimotée Vaugrand.

On réglait quelques affaires chez le notaire Sorel.

La présence d’un quenelier avec ses dévidoirs et d’un rouet nous montrent que les dames filaient la laine.

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mise à jour 11/08/2009