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Il est difficile de situer dans le temps l’origine de la seigneurie de Launay-Morel, car on ne sait rien des premiers propriétaires.

Le 14^ème siècle voit en Bretagne la Guerre de Succession au trône ducal (1341-1364) et en France le début de la Guerre de Cent ans (1337-1453) ; Il fallait des combattants.

Les seigneurs devaient le service militaire et beaucoup d’entre eux servirent dans les armées du Duc de Bretagne où ils constituaient des compagnies d’archers et d’arbalétriers. Le ban et l’arrière ban restait la force militaire essentielle du duché, le service militaire était imposé à tout sujet tenant fief noble et donnait droit à une solde. Chaque possesseur de fief devait se présenter en fonction de son revenu noble, pour cela existait une hiérarchie en douze catégories. Par exemple, en 1451, dans la onzième, au-dessus de 1500 livres, les nobles riches devaient avoir deux chevaux de prix, deux hommes d’armes, trois archers et deux jusarmiers. Les seigneurs, à l’exemple de Du Guesclin, combattent pour le Roi de France, contre " l’Anglais ", l’ennemi commun des Français et des Bretons.

Dans l’intervalle des combats, nous rencontrons ces seigneurs dans des revues appelées alors des " montres "

Les sources où apparaît la petite noblesse du 15^ème siècle sont : les registres des anciennes réformations ducales (1426-1513) qui donnent des listes de chefs de familles nobles, les rôles de montres c’est à dire les revues du ban et de l’arrière ban convoqué par le duc François II à la fin du 15^ème siècle, les archives seigneuriales terriers et rentiers, aveux, enfin les arrêts de maintenue de noblesse de 1668-1671.

Dés la deuxième moitié du 16^ème siècle beaucoup de nobles ont embrassé la carrière des armes, beaucoup se sont engagés aux gardes-françaises, l’idéal à cette époque étant d’établir les fils au service du roi ; d’autres étaient parlementaires ; ce qui les tenaient éloignés de leurs domaines. Enfin, au 18^ème siècle, de nouvelles sources de richesses amenèrent les familles vers les villes où l’habitation était de meilleure qualité qu’à la campagne et où se concentraient les manieurs d’affaires. Ainsi la vie était partagée entre le grandes villes, Rennes, Vitré, et Launay-Morel.

Nous ne connaissons rien de l’existence des premiers seigneurs pendant les premiers siècles de la féodalité ; Il faut arriver au début du 16^ème siècle pour connaître le nom du propriétaire, par les montres d’hommes d’armes et les réformations de la noblesse.

C’étaient souvent de grands propriétaires possédant plusieurs châteaux et manoirs, sur plusieurs paroisses, parfois éloignés de plusieurs dizaines de kilomètres. Ils habitaient souvent dans les villes où ils possédaient des hôtels et maisons. Les manoirs étaient souvent tenus et habités par le procureur fiscal chargé des intérêts du seigneur.

Launay-Morel était tenu par quelques métayers ou parents éloignés avec une petite domesticité. Une chambre du château étant réservée au seigneur.

La réformation de la noblesse de l’évêché de Dol en l’année1513, nous apprend que Launay Morel appartient à Christophe de Lignières qui était seigneur de Linières en Saint Sauveur des Landes. Il épousa Thomine de Plouer et décéda le 8 mai 1547. Une pièce de terre appelée le pré de Linières nous a conservé le souvenir de son nom.

Par le jeu des alliances la seigneurie de Launay-Morel s’est transmise de famille en famille jusqu’au milieu du 17^ème siècle ; La fille de Christophe de Lignières, Péronnelle, épouse, vers 1550, Georges d’Orenges, seigneur de Vieux-Vy, et leur fille Guyonne épouse Eustache Du Bellay seigneur de Conques.

Les familles de Lignières et d’Orenges sont de grandes familles des pays de Fougères et de Vitré possédant de nombreuses propriétés. Ceci s’explique par le fait que toute la partie du domaine de Combourg sur Roz sur Couesnon dépendait primitivement de la juveignerie de Fougères que l’on appelait " fief de Godeheut ".

Les du Bellay sont originaires du Maine, le fils d’Eustache du Bellay, Charles Du Bellay, épouse Radegonde des Rotours ; Ils ont une fille Eléonore qui épouse le 27 mars 1619 Jacques de Malenoë fils de Pierre de Malenoë et Perronelle Harpin.

    A la fin du 16^ème siècle Launay-Morel appartient à Marguerite du Bellay épouse de Claude Gédouin seigneur de la Dobiaye en Bazouges-sous-Hédé. Durant les guerres de la ligue, Claude Gédouin, seigneur de la Dobiaye et de Launay-Morel est capitaine d’infanterie du duc de Mercœur, il décède en 1592.

Le territoire de Roz-sur-Couesnon et la seigneurie de Launay-Morel seront le théâtre d’affrontements entre les troupes de Mercœur, chef de la ligue, stationnées à Dol, et celles de Montgomery stationnées à Pontorson. Il y avait des raids permanents entre les deux villes, les ligueurs pillèrent le château de la Mancellière le 3 janvier 1590.

Launay-Morel passe ensuite par héritage à Eléonore du Bellay épouse de Jacques de Malenoë seigneur de Marigny. Ce dernier vendra la propriété qui sera achetée par les de La Paluelle, famille originaire de Normandie.

A partir du 17^ème siècle, par les registres paroissiaux, nous connaissons mieux les seigneurs et leurs familles. Louis de La Paluelle, seigneur de Loucé, épouse en août 1642, Françoise de Saint-Gilles, fille de René de Saint-Gilles seigneur du Gage-Perronnay en Pleugueneuc et petite fille d’Olivier de Saint-Gilles seigneur de Romillé et de Perronnay.

De nouveau par alliance Launay Morel passe aux de Marcillé, importante famille du pays de Vitré, par le mariage de Madeleine de La Paluelle avec Gervais de Marcillé, seigneur d’Argentré et de Plessis-Launay, le 2 juin 1672, puis aux du Boisbaudry par le mariage de Marie Anne de Marcillé avec Gabriel du Boisbaudry, cadet de la famille de Trans, le 5 octobre 1697 à l’abbaye Saint-Georges à Rennes.

Cette dernière famille conservera Launay-Morel jusqu’à la fin de l’ancien régime, elle y fera d’important travaux, on lui attribue la reconstruction du manoir et celle de la chapelle, vers la fin du 17^ème siècle, lorsqu’ils sont venus s’établir à Roz-sur-Couesnon.

Louis René, fils de Gabriel, épouse Céleste Cheville de Vaulerault en Saint-Méloir-des-Ondes, le 11 novembre 1728.

Ils n’auront pas d’enfants et ce sera une nièce : Jeanne du Boisbaudry, qui épousera le 7 septembre 1785, en la chapelle de Launay-Morel, François Servan Gouyon de Vaucouleurs, qui sera la dernière représentante de cette famille.

Propriétaires et habitants connus de Launay-Morel.  [retour]

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mise à jour 11/08/2009